Peter Grimes est l’un des nombreux opéras de Benjamin Britten. Créée en 1945 à
Londres, cette œuvre retrace la fin de Peter Grimes, un vieux pêcheur qu’obsèdent
les commérages de sa bourgade. La mer du Nord est l’un des personnages centraux
de cet opéra puisqu’on son aspect tour à tour calme et tourmenté illustre le
déroulement de l’action tout en l’anticipant. Ainsi, quatre petits interludes
orchestraux découpent la pièce et représentent l’océan à différents moments du
drame. Britten les a regroupés dans une splendide suite orchestrale que je me
propose de vous présenter...
The North Sea, photographie de Corey Arnold |
Le premier interlude marin s’intitule Dawn. Comme son nom
l’indique, sa douce mais froide mélodie aux violons représente le lever du
Soleil. Les bois égrènent quelques notes plus chaleureuses qui me font toujours
songer aux clapotis des vagues. De temps à autre, les cuivres se réveillent et
énoncent le thème de la mer, à la fois majestueux et menaçant. Ce thème imprègne
l’ensemble de la pièce tout en demeurant latent, telle une menace sourde.
On passe ensuite au Sunday Morning. Les bois et les violons
sautillent au-dessus des sonneries solennelles que plaquent les cuivres. Le
tout respire la joie et la bonne humeur ; dimanche oblige, des cloches
tubulaires saluent la fin de la messe. L’agitation se dissipe doucement sur
quelques pizzicati des cordes…
Britten enchaine avec son célèbre Moonlight. Une longue mélodie aux
allures de choral y occupe l’ensemble de l’espace sonore. Jouée par les cordes
les plus graves, elle exhale une grande mélancolie. Rythmée par les tintements
argentés du xylophone, cette musique immobile et majestueuse est hautement
psychologique. En effet, elle accompagne les réflexions morbides de Peter
Grimes lorsque celui-ci contemple le reflet de la Lune sur la mer.
Enfin vient The Storm. Comme on pouvait s’y attendre, il s’agit d’une spectaculaire scène de
tempête : les timbales tonnent et les cordes chauffées à blanc lancent de
fulgurants éclairs. Quant aux cuivres, leur rugissement est semblable à celui
de l’océan. Puis l’orchestre se calme petit à petit. Toutefois, l’agitation des
clarinettes laisse supposer que la tempête couve... De fait, les cuivres
hurlent de nouveau et la pièce se termine sur un coup de tonnerre.
Souvent joués au concert, ces interludes marins constituent l’œuvre la plus célèbre de Britten. A raison : leur orchestration et leur atmosphère illustrent parfaitement les caprices de la Mer du Nord.
Souvent joués au concert, ces interludes marins constituent l’œuvre la plus célèbre de Britten. A raison : leur orchestration et leur atmosphère illustrent parfaitement les caprices de la Mer du Nord.
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