Les formes musicales

En musique classique, la forme désigne l'organisation interne d'un morceau (à différencier du genre qui concerne le résultat obtenu et son aspect extérieur). Les formes sont nombreuses dans la musique savante occidentale et je n'aborde ici que les plus courantes, c'est-à-dire celles que le mélomane rencontre chaque jour.

Fantaisie : c'est une forme qui se caractérise par l'absence de règles, ce qui la rendit très populaire au XIXème siècle. En enchaînant les thèmes sans les organiser, elle permet au compositeur de laisser libre cours à son imagination.

Fugue : grande forme polyphonique faisant appel aux ressources du contrepoint dans le traitement, rigoureusement organisé, des différentes voix. Les règles de la fugue sont simples, bien que leur respect nécessite une grande maîtrise de l'écriture musicale : nombre constant de voix réelles et équivalentes, monothématisme (il n'y a qu'un seul thème fugué, dont le développement découle), entrées successives des voix selon des principes d'imitation (reprise d'un fragment mélodique exposé juste avant). Ces contraintes font de la fugue une forme difficile et cérébrale, en général assez austère.

Lied (forme) : il s'agit d'une forme basée sur la succession de deux thèmes en trois parties A B A : A constitue l'exposition du premier thème et B la partie médiane, où un motif secondaire est présenté. Le retour de A marque la réexposition du thème initial.

Rondo (forme) : comme vous vous en doutez, il s'agit d'un mot italien. Le rondo est une forme musicale fondée sur l'alternance d'un refrain (qui est donc le motif principal) et de couplets (motifs secondaires). Dans le mouvement final de symphonies ou de concertos, le couplet peut devenir important et faire office de second thème. Le rondo s'apparente alors à la forme sonate.

Scherzo (forme) : en général, le scherzo désigne une indication de caractère (ce mot signifiant plaisanterie, badinage en italien). Mais ce peut être une forme à part entière... Il s'agit d'un morceau à trois temps, de rythme vif et de forme A B A - la partie B intercalaire étant un trio modulant à partir de A (qui est le scherzo proprement dit). Depuis Beethoven, les scherzos constituent les troisièmes mouvements de symphonie mais ils peuvent aussi être autonomes (cf l'Apprenti sorcier de Paul Dukas).

Sonate (forme) : la sonate est l'une des formes les plus élaborées de la musique savante occidentale. Elle s'est surtout développée au XIXème siècle sous l'aspect d'un mouvement comportant habituellement une exposition (c'est-à-dire la présentation de deux ou trois thèmes principaux), un développement (combinaison et combat de ces deux thèmes), une réexposition et une coda (c'est-à-dire une conclusion). A partir de Beethoven, l'Allegro initial de la symphonie est une forme sonate proprement dite. Cependant, l'ensemble des mouvements qui lui succèdent réalise une forme sonate bien plus vaste.

Thème et variations (forme) : il s'agit d'une forme qui s'est développée à l'époque classique. Comme son nom l'indique, elle consiste en l'exposition d'un thème qui est suivi de variations. Ces dernières peuvent être des ornementations rythmico-mélodiques du thème lui-même, des modifications de son accompagnement ou bien de simples paraphrases.


Note : ces explications sont en grande partie tirées du Guide de la musique symphonique paru chez Fayard et dirigé par François-René Tranchefort.

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