Glossaire d'analyse musicale

L'analyse musicale est une discipline à part entière qui occupe les meilleurs musicologues. Ces derniers ont inventé tout un vocabulaire spécialisé pour parler de la musique. Il vient souvent de l'italien et a des origines très anciennes. Bien que je ne sois pas un professionnel, j'utilise donc des termes qui peuvent vous sembler obscurs. Le but de ce glossaire schématique est de vous éclairer sur ce point. J'y ai sélectionné les termes les plus importants pour bien comprendre la musique classique. Il ne saurait donc être complet, d'autant plus que certains concepts basiques (notes, tempi, valeurs...) n'y sont pas rappelés car enseignés au collège. Par ailleurs, de nombreux sites Internet proposent des informations à ce sujet. Ce glossaire-ci s’appuie largement sur celui du Guide de la musique symphonique, paru chez Fayard sous la direction de François-René Tranchefort.

Accord : c'est une superposition de notes parfaitement identifiables. En harmonie tonale, l'accord prend la forme d'un ensemble d'au moins trois notes. Deux notes superposées forment alors un intervalle harmonique.
Arpège : terme issu du jeu de la harpe. Il s'agit de l’exécution successive mais rapprochée des notes d'un accord, de l'aigu au grave (ou inversement). L'arpège est "brisé" si les notes ne sont pas jouées dans l'ordre normal.

Cadence : c'est la phrase conclusive d'un morceau. Par extension, ce mot désigne une improvisation solistique virtuose et placée en principe avant la fin du mouvement (notamment dans les concertos).

Coda : mot italien (=queue). Ce est synonyme de conclusion, de péroraison.

Contrepoint : le contrepoint envisage la conduite de deux ou plusieurs lignes mélodiques indépendantes et simultanées à partir d'un thème donné. Au même titre que l'harmonie, le contrepoint est l'une des disciplines majeures de la musique savante occidentale.

Dodécaphonisme : système de composition inventé par Arnold Schönberg. Il repose sur la négation de la hiérarchie des notes, chère au système tonal. Dans une œuvre dodécaphonique, les douze demi-tons se succèdent dans un ordre librement fixé à l'avance par le compositeur et forment une série génératrice.

Dominante : située à la quinte de la tonique (c'est-à-dire que cinq tons la séparent de la note principale du morceau), elle représente un pôle d'instabilité et de tension dans l'harmonie tonale traditionnelle.

Fugato : mot italien. Il s'agit d'un passage en style fugué mais non astreint aux règles délicates de la fugue (voir ce mot dans la page sur les formes musicales). Le fugato est assez fréquent dans les développements symphoniques.

Glissando : mot italien à peu près transparent (=en glissant). C'est une technique d’exécution qui consiste à réaliser un intervalle en glissant rapidement sur toutes les notes intermédiaires. De nos jours, à peu près tous les instruments sont capables de faire cette "pirouette" musicale.

Gruppetto : petit groupe ornemental de trois ou quatre notes précédant ou suivant rapidement la note principale. Là encore, il s'agit d'un mot italien.

Harmonie : on peut la qualifier de "verticale" car elle désigne l'art d'enchaîner les accords en respectant les règles de la musique tonale. Elle s'oppose à la mélodie, au déroulement "horizontal".

Homophone : s'applique aux compositions dans lesquelles mélodie principale et autres parties sont jouées à l'unisson (ou à l'octave, ou à la double octave).

Mode : le mode désigne la répartition des intervalles de notes consécutives depuis la tonique. Il en existe deux : le mode majeur et le mode mineur. Pour caractériser une œuvre tonale, on précise la tonique et le mode. En général, le mode majeur est considéré comme joyeux et exubérant. A contrario, le mode mineur est perçu comme triste et méditatif. Toutefois, les exceptions sont nombreuses.

Modulation : passage d'une tonalité à l'autre. Il y a plusieurs moyens de moduler, que je ne détaillerai pas ici.

Ornements : ornementer une ligne mélodique consiste à l'embellir ou à la varier par de brèves figures accessoires. L'ornementation est l'art de disposer ces ornements. Parmi ceux-ci, citons l'arpège, le gruppetto, le trille...

Ostinato : mot italien. C'est une formule de répétition continuelle, à la basse instrumentale, d'une série de notes. L'ostinato est un élément majeur dans certains grands développement symphoniques du XIXème siècle.

Pizzicato : mot italien. Sur les instruments à archet, c'est une technique consistant à pincer les cordes avec les doigts (au lieu des les frotter) ; le son est bref, net et mis à profit dans les mouvements vifs.

Résolution : enchaînement d'un son, d'un intervalle ou d'un accord dissonant vers un autre son consonant. La résolution diminue la tension créée par la dissonance et donne une impression d'équilibre harmonique.

Staccato : mot italien (=détaché). Dans le jeu des instruments à archet notamment, exécution séparant nettement les notes les unes des autres. 

Système tonal : c'est l'ensemble de relations entre les notes et les accords, structurées autour d'une tonique. Le langage tonal est construit sur une stricte hiérarchie entre les notes et les intervalles, mise au point pour paraître belle et sonner juste. Les règles du système tonal ont dominé la musique savante occidentale jusqu'au XXème siècle, époque où l'atonalité a pris le dessus. La tonalité reste encore très influente auprès des compositeurs contemporains.
Ton : un ton est un écart de fréquence qui correspond à la seconde majeure. Par exemple, un ton sépare les notes do et ré d'une même octave. Le ton peut être séparé en demi-tons pour former les bémols et les dièses.

Tonique : note qui donne son nom à la tonalité choisie (une symphonie en ré majeur est une œuvre construite sur la gamme de ré en mode majeur, dont la tonique est ré). Elle en représente le pôle de stabilité, alors que la dominante constitue le pôle de tension.

Trémolo : battement rapide d'une note, produisant un effet de tremblement. C'est l'équivalent instrumental du vibrato de la voix humaine.

Trille : agrément musical courant. Il consiste dans l'alternance plus ou moins rapide d'une note donnée avec sa note conjointe supérieure. Il s'agit d'un élément de coloration de la sonorité instrumentale voire d'un effet virtuose dans les œuvres pour soliste.

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