mercredi 22 février 2017

Franz Liszt : la rock star du XIXème siècle !


Franz Liszt (1811-1886) eut une vie passionnante faite de scandales, de succès et de contradictions… Je ne peux donc qu’essayer de vous en donner ici un bref aperçu… Commençons par le commencement. Enfant-prodige du piano, Liszt fut présenté au vieux Beethoven, qui lui aurait pincé l’oreille en grommelant « c’est bien ce garçon est un lion ». Belle prémonition : vingt ans plus tard, Liszt était devenu la coqueluche des salons parisiens et une véritable « lisztomania » s’était emparé de la bonne société française. Les femmes s’évanouissaient en le voyant jouer et les journaux ne parlaient que de lui ! Bref, Liszt fut ainsi la première star de l’histoire.
 
Portrait de Franz Liszt
Franz Liszt en 1858
 
Il en profita pour inventer le concept de récital, un concert où un seul artiste se produit. Contraint de quitter la France par le scandale de sa liaison avec Marie d’Agoult (dont il eut une fille), Liszt s’installa ensuite à Weimar. Il y conçut le poème symphonique, un genre où l’orchestre « chante » une histoire (il s’agit donc de musique « à programme »). Il rencontra Wagner, qui devint son gendre quelques années plus tard... Vers la fin de sa vie, subitement attiré par la religion, Liszt se fit moine et devint abbé. Il mourut après avoir pris froid au festival de Bayreuth, où il applaudissait chaque année les opéras de son gendre. 

Une vie si bien remplie ne pouvait qu’inspirer une œuvre immense : Liszt composa de nombreuses pièces pour piano (dont une monumentale Sonate en si mineur) ainsi que des concertos, deux gigantesques symphonies et une douzaine de poèmes symphoniques. Parmi ces derniers, seuls Mazeppa, Les Préludes et la Danse macabre sont restés célèbres. C’est dommage, car les autres méritent l’écoute. D’une manière générale, les œuvres pour orchestre de Liszt sont malheureusement mésestimées. Par exemple, sa Dante-Symphonie n’est presque jamais jouée. C’est pourtant l’une des meilleures œuvres symphoniques de son époque. Inspirée par la Divine comédie, cette symphonie représente successivement l’Enfer, le Purgatoire et le Paradis. J’ai d’ailleurs une admiration sans borne pour le mouvement final : l’orchestre s’y fait diaphane, tandis qu’un chœur angélique entonne « l’Alléluia » et amène l’œuvre à sa conclusion rayonnante. Liszt pressentait-il alors qu’il deviendrait abbé ?

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