dimanche 26 mars 2017

César Franck : un Français au génie tardif !


Ses compositions de jeunesse étant médiocres et peu nombreuses, la réputation de César Franck (1822-1890) repose essentiellement sur quelques chefs-d’œuvre créés à la fin de sa vie. Parmi ceux-ci se trouvent des morceaux célèbres comme la Symphonie en ré mineur ou la Sonate pour violon et piano, auxquels il faut ajouter un Quatuor à cordes magistral ainsi qu’un austère Quintette. Dans chacune de ces œuvres tardives, Franck emploie le principe cyclique, qu’il enseignait dans sa classe d’orgue à Paris. Cette technique de composition vise à unifier le discours musical par l’emploi d’un unique thème conducteur, qui joue donc le rôle d’un leitmotiv.

César Franck à l'orgue de l'église Sainte-Clothilde (Paris)
César Franck à l'orgue de l'église Sainte-Clothilde (Paris)
 
La Symphonie en ré mineur est l'exemple même de ce principe. En effet, ses trois mouvements sont irrigués par un seul thème à la fois lyrique et passionné (avec de subtiles variations de rythmes et de tonalités). Cette caractéristique fit scandale lors de la création de l’œuvre en 1889, au même titre que l’orchestration de Franck jugée « trop épaisse » par les critiques. Il est vrai que la Symphonie en ré mineur peut sembler un peu lourde et si je devais la décrire, je dirais qu’elle est comme un ciel orageux parsemé de splendides éclaircies. Si vous préférez écouter du Franck simple et lumineux, je vous conseille donc la Sonate pour violon et piano. Celle-ci est censée avoir inspiré à Proust l'ineffable sonate de Vinteuil.

Toutefois, les œuvres que je préfère chez César Franck sont ses derniers poèmes symphoniques. Au nombre de trois, ils sont particulièrement évocateurs. Ainsi, Le Chasseur maudit décrit la descente en enfer d’un noble trop orgueilleux pour aller à la messe. Inspirée d’une ballade de Bürger, cette œuvre se conclut par une chevauchée diabolique et fatale qui ne manque pas d’impressionner l’auditeur. Dans le même registre, Les Djinns représente des démons orientaux qui s’amusent à tourmenter les voyageurs. Il s’agit là encore d’une œuvre très réussie, les diablotins étant incarnés par un thème particulièrement sardonique. Quant au dernier poème, il est intitulé Les Éolides et évoque les divinités du vent. Tout comme Les Djinns et Le Chasseur Maudit, il est d’une grande qualité et fait partie des meilleures œuvres du genre. Il convient donc de les découvrir !

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