Pour cette première chronique, je vous propose de
partir à la découverte de l’un des plus grands compositeurs anglais de l’Histoire
: Gustav Holst (1874-1934).
Holst c’est d’abord l’homme d’un chef-d’œuvre : The Planets (Les Planètes, pour ceux qui n’auraient pas compris), une grande
suite orchestrale décrivant les astres de notre système solaire. Guidé par sa
passion pour l’astrologie, le compositeur nous y invite à un fabuleux voyage à
travers l’espace. On commence par Mars,
celui qui apporte la guerre : rythmes implacables, accords violents et
dissonants des cuivres semblent décrire le carnage mécanisé de la Première Guerre
Mondiale ; puis on passe à Vénus, la
planète de la paix. De longues mélodies serpentent alors à travers les
pupitres, et tout n’est que « luxe, calme et volupté » orchestrale.
Après arrive Mercure, le messager céleste.
Quel tour de force de la part de Holst ! Ce scherzo semble littéralement
voler à travers le cosmos, tout comme le dieu ailé des Romains ! Puis
c’est Jupiter, le porteur de joie :
lors des premières répétitions des Planètes,
le petit personnel du Barbican Hall (une grande salle de concert londonienne)
dansa d’allégresse à l’écoute de cette musique cosmique, qui contient en son
milieu l’un des airs les plus connus d’Angleterre (nos amis Britons l’appellent
the Jupiter’s Hymn). Après Jupiter, changement
d’ambiance : c’est Saturne, celui
qui apporte la vieillesse. Mouvement oppressant puis résigné qui sonne
comme une acceptation de la mort. Et c’est au tour d’Uranus, le magicien : il s’agit d’un scherzo déhanché et
diabolique qui contraste avec la pièce finale, censée évoquer Neptune et les
mystères de l’espace... Les Planètes
frappent par leur orchestration rutilante et leur sens de l’évocation, si bien
que leur succès ne s’est jamais démenti. La preuve ? Holst inspira de
nombreux compositeurs de musiques de films. Ecoutez Mars puis la BO de Star Wars. C’est flagrant.
Mais Les Planètes jouent aussi
le rôle de l’arbre qui cache la forêt... Car Holst n’a pas composé que
ça ! Il a également écrit une très belle suite pour cordes intitulée St Paul’s Suite (qui me fait
curieusement penser à la musique celtique), ainsi que des symphonies, des
ballets, des concertos et des chœurs qui savent être tantôt modernes et
surprenants, tantôt tristes et mystérieux...
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