mardi 2 octobre 2018

La peinture vue par Respighi ou le triptyque botticellien


Le Triptyque botticellien est une suite orchestrale composée par Ottorino Respighi en 1927. Son nom vient du célèbre peintre Sandro Botticelli, que le compositeur admirait. Ainsi, chacun des trois mouvements de la suite représente un tableau de cet artiste du XVème siècle. Pour retrouver l’esprit de la Renaissance – véritable âge d’or pour la péninsule italienne – Respighi fit appel à un orchestre réduit, presque chambriste. Cela donne une partition pleine de délicatesse, aux antipodes des tonitruants Pins de Rome.

Le Printemps, de Sandro Botticelli

La première partie s’intitule Le Printemps et fait écho à l’un des plus célèbres tableaux de Botticelli. Sur cette toile, le peintre a représenté Zéphyr, Chloris, Vénus, Cupidon, Mercure et les Grâces célébrant la fin de l’hiver. Tout comme son inspiration picturale, le morceau de Respighi est joyeux, foisonnant. Dès le début, c’est une avalanche de trilles (violons, flûte, clarinette), suivie par un thème allègre au cor et à la trompette. On a vraiment l’impression que la Nature se réveille, que le Soleil se lève et chasse les derniers froids. Divers épisodes colorés et sautillants soulignent le caractère chorégraphique du tableau de Botticelli. La pièce se termine sur des trilles pleins de vitalité.

L’Adoration des mages est le morceau central. C’est un Andante solennel et qui contraste avec la pièce précédente. De fait, la quiétude de cette marche est mystique. De longues phrases graves symbolisent le recueillement des mages, à l’opposé des trilles du Printemps. L’adoration se traduit par des sonorités cristallines (triangle, célesta et vibraphone), et symbolise l’émerveillement des vieillards devant le Messie. Alors un violon arrive et déploie une mélodie magique et quelque peu orientalisante. La pièce se termine comme elle a commencé : dans la prière et le recueillement.

La naissance de Vénus, de Sandro Botticelli

Respighi termine avec La naissance de Vénus, probablement le plus célèbre tableau de Botticelli. Tout comme son modèle, la musique de ce morceau est une véritable ode à la féminité. La mélodie principale, délicatement sensuelle, émerge peu à peu des violons sur un long crescendo. Cet effet symbolise la façon dont la déesse émerge de l’océan, sur un coquillage entrouvert. Une fois le climax atteint, les instruments se retirent les uns à la suite des autres, dans une atmosphère poétique.

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