Né dans une famille d’entrepreneurs parisiens, Ernest Chausson se vit
dispenser une très bonne éducation artistique. Cependant, il ne vint que
tardivement à la composition, après les études de droit que lui imposait son
père. Ce n’est donc qu’à partir de 1880 qu’il suivit les leçons de Jules
Massenet au Conservatoire, ainsi que celles de César Franck et de Vincent d’Indy. Ces deux compositeurs austères influencèrent grandement le jeune
Chausson, d’un tempérament grave et mélancolique. Ses propres écrits témoignent
d’ailleurs de ce malaise, probablement dû à la mort de ses deux frères :
« Je suis triste, sans trop savoir pourquoi, mais intimement persuadé que
j’ai les meilleures raisons pour l’être ».
Une biographie n’éclaire pas toujours l’œuvre d’un artiste… Toutefois, la citation précédente s’applique parfaitement à la musique d’Ernest Chausson. En effet, celle-ci est profondément marquée par le spleen des années 1880. En même temps, l’art de Chausson est noble ; la mélancolie du musicien reste altière et retenue. En témoignent ses meilleures œuvres, et en particulier la très wagnérienne Symphonie en si bémol. Largement inspiré du mysticisme germanique, son mouvement central est le chant majestueux et universel d’un homme observant l’abîme… On retrouve ce genre d’ambiance dans le fameux Poème pour violon et orchestre, ainsi que dans Le Roi Arthus, un opéra symboliste que l’on n’entend presque jamais… Il s’agit pourtant du magnum opus de Chausson, une œuvre qu’il a travaillé pendant près de neuf ans !
Portrait d'Ernest Chausson (1855-1899) |
Une biographie n’éclaire pas toujours l’œuvre d’un artiste… Toutefois, la citation précédente s’applique parfaitement à la musique d’Ernest Chausson. En effet, celle-ci est profondément marquée par le spleen des années 1880. En même temps, l’art de Chausson est noble ; la mélancolie du musicien reste altière et retenue. En témoignent ses meilleures œuvres, et en particulier la très wagnérienne Symphonie en si bémol. Largement inspiré du mysticisme germanique, son mouvement central est le chant majestueux et universel d’un homme observant l’abîme… On retrouve ce genre d’ambiance dans le fameux Poème pour violon et orchestre, ainsi que dans Le Roi Arthus, un opéra symboliste que l’on n’entend presque jamais… Il s’agit pourtant du magnum opus de Chausson, une œuvre qu’il a travaillé pendant près de neuf ans !
Toutefois, le compositeur se fait bien plus touchant dans sa musique de
chambre et notamment dans son Concert pour violon, piano et quatuor à cordes. Ce dernier constitue le sublime
épanchement d’une âme tourmentée et introvertie, pleine de pudeur et de
sensibilité (c’est frappant dans la Sicilienne,
avec ses rythmes balancés et son évanescente tristesse). Peut-être que le
compositeur pressentait une fin prématurée ? Toujours est-il qu’il mourut
à l’aube du XXème siècle, dans un tragique accident de vélo. À 44 ans, ce dandy
laissait son unique quatuor à cordes inachevé…
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