mardi 18 juillet 2017

Rossini : Ouverture de Guillaume Tell


Prélude au dernier opéra composé par Gioacchino Rossini, l’ouverture de Guillaume Tell est l’une des œuvres les plus célèbres de la musique classique. De fait, son succès n’a jamais été démenti depuis 1829 – année de sa création à l’Opéra de Paris. Cette popularité tient surtout à sa forme audacieuse, très éloignée des pots-pourris de l’époque. En effet, l’ouverture ne reprend aucun motif de l’opéra et constitue à elle seule un véritable poème symphonique.

Rossini à la fin de sa vie
Gioacchino Rossini (1792-1868)

Quatre sections bien distinctes structurent l’œuvre et décrivent l’histoire de Guillaume Tell. La première est un bref Andante en mi mineur, que domine une tendre mélodie. Jouée par les violoncelles, celle-ci représente le lever du jour dans les Alpes suisses. Toutefois, quelques roulements de timbales mettent fin à ce tableau idyllique ; l’orchestre se fait menaçant et gronde. De fait, la deuxième section décrit l’orage qui se rapproche avant d’éclater. Il commence piano par quelques traits des violons, que soutient le cor. Répété plusieurs fois, cet épisode aboutit à un crescendo terrible, l’explosion de l’orchestre symbolisant le tonnerre. La troisième partie s’ouvre lorsque la tempête se dissipe. Parfois appelée « Ranz des vaches » (du nom d’un chant populaire suisse utilisé par Rossini), elle fait la part belle aux bois. En effet, le cor anglais et la flûte dominent, accentuant le caractère pastoral de ce passage. Comment ne pas songer ici à la Sixième Symphonie de Beethoven ? Même inspiration champêtre, même calme, même douceur. Mais cette sérénité apollinienne ne dure pas... De fait, une fanfare l’interrompt et annonce la célébrissime dernière section. Elle cède rapidement la place à une marche brillante, assez proche d’une charge de cavalerie : de canton en canton, les Suisses apprennent le sort de Guillaume Tell et se soulèvent pour chasser leurs oppresseurs Autrichiens. Une dernière sonnerie de cuivres, rythmée par le galop des cordes, conclut l’ouverture avec fougue.

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