lundi 22 janvier 2018

Vincent d'Indy : entre enseignement et composition


Je ne sais pas si vous l’avez déjà remarqué en vous promenant dans le 5ème arrondissement, mais un austère bâtiment nommé « Schola Cantorum » se trouve rue Saint-Jacques, juste à côté du Val-de-Grâce. Comme son nom l’indique, il s’agit d’une école de musique : la composition, la théorie musicale, le chant et la pratique instrumentale y sont enseignés.

La Schola Cantorum fut fondée en 1894 par Vincent d’Indy (entre autres) pour concurrencer le Conservatoire de Paris. Ce comte ardéchois était au XIXème siècle l’un des musiciens les plus réputés de notre pays. Il enseignait beaucoup, notamment à la Schola où il eut de nombreux élèves célèbres. Mais d’Indy était avant tout compositeur.

Vincent d'Indy
Vincent d'Indy (1851-1931)

Ses principales réussites en la matière sont sa Symphonie cévenole (un concerto pour piano utilisant des mélodies populaires du Massif central et fondé sur le principe cyclique appris auprès de César Franck), son poème symphonique Istar, sa Symphonie N°2 et son Poème des rivages, une vaste marine qui évoque les différentes côtes françaises. En revanche, sa Symphonie N°3 est un désastre : censée dépeindre la victoire française lors du premier conflit mondial, elle est boursouflée à l’extrême par le nationalisme de Vincent d’Indy. On retrouve d’ailleurs le même genre de thème dans l’opéra Fervaal, où le héros sauve son pays d’une invasion sarrasine.

Mais gardez-vous bien de réduire Vincent d’Indy à un aristocrate ultra-conservateur : c’était surtout un homme généreux qui aidait ses élèves étrangers à débuter dans le milieu musical parisien. Par ailleurs, sa réputation d’académiste est très surfaite. Certes, d’Indy n’est pas un compositeur « moderne » comme Stravinsky ou Schönberg. Il ne resta pourtant jamais campé sur ses positions musicales, comme le reconnaissait Debussy : « je salue la hardiesse tranquille de Vincent d’Indy à aller plus loin que lui-même »… Et si vous l’accompagniez dans ce voyage ?

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