Je ne sais pas si vous l’avez déjà remarqué en vous promenant dans le 5ème arrondissement, mais
un austère bâtiment nommé « Schola Cantorum » se trouve rue Saint-Jacques, juste à côté du Val-de-Grâce. Comme son nom l’indique, il s’agit d’une école de
musique : la composition, la théorie musicale, le chant et la pratique
instrumentale y sont enseignés.
La Schola Cantorum fut fondée en 1894 par Vincent d’Indy (entre autres)
pour concurrencer le Conservatoire de Paris. Ce comte ardéchois était au XIXème
siècle l’un des musiciens les plus réputés de notre pays. Il enseignait
beaucoup, notamment à la Schola où il eut de nombreux élèves célèbres. Mais d’Indy
était avant tout compositeur.
Vincent d'Indy (1851-1931) |
Ses principales réussites en la matière sont sa Symphonie cévenole (un concerto pour piano utilisant des mélodies
populaires du Massif central et fondé sur le principe cyclique appris auprès de César Franck), son poème
symphonique Istar, sa Symphonie N°2 et son Poème des rivages, une vaste marine qui
évoque les différentes côtes françaises. En revanche, sa Symphonie N°3 est un désastre : censée dépeindre la victoire
française lors du premier conflit mondial, elle est boursouflée à l’extrême par
le nationalisme de Vincent d’Indy. On retrouve d’ailleurs le même genre de
thème dans l’opéra Fervaal, où le
héros sauve son pays d’une invasion sarrasine.
Mais gardez-vous bien de réduire Vincent d’Indy à un aristocrate ultra-conservateur :
c’était surtout un homme généreux qui aidait ses élèves étrangers à débuter
dans le milieu musical parisien. Par ailleurs, sa réputation d’académiste est très
surfaite. Certes, d’Indy n’est pas un compositeur « moderne » comme
Stravinsky ou Schönberg. Il ne resta pourtant jamais campé sur ses positions musicales,
comme le reconnaissait Debussy : « je salue la hardiesse tranquille
de Vincent d’Indy à aller plus loin que lui-même »… Et si vous
l’accompagniez dans ce voyage ?
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