En cette semaine de printemps, je vous propose une œuvre « fraîche et joyeuse » : la Sonate pour violoncelle et piano N°3 de Beethoven. Elle fut composée entre 1807 et 1808, une période extrêmement féconde pour le musicien allemand (Quatrième, Cinquième et Sixième Symphonies). Par ailleurs, elle constitue peut-être l’une de ses œuvres les plus faciles, dans la mesure où elle est assez courte et se veut assez classique, sans grande innovation formelle. De plus, elle est particulièrement lyrique, souriante.
L’Allegro ma non tanto initial ne comporte aucune introduction lente et
affirme immédiatement la majeur, au travers d’un superbe thème au violoncelle.
Ce motif hautement mélodique – on dirait une voix qui chante – est accompagné
de deux autres thèmes, dont le second est très énergique et confié au piano.
Comme de juste dans un premier mouvement de sonate, le développement mêle tous
ces motifs, les retravaille, les confronte. Toutefois, contrairement à nombre
de développements beethovéniens, nul dramatisme ici : il s’agit d’un jeu
purement musical où l’originalité est le maître-mot. La reprise consacre le retour
du premier thème, avant le scherzo.
Le premier thème de l'Allegro ma non tanto, confié au violoncelle |
Noté Allegro molto, celui-ci a tout du meilleur Beethoven (avant le maître allemand, ce mouvement de danse était un menuet, plus calme et moins romantique) : bien rythmé, dansant, presque enfiévré. Son motif initial, conduit par le piano, se veut obstiné et reparaît plusieurs fois, propulsant le mouvement de par son dynamisme. Sa tonalité mineure alterne avec des sections majeures, ce qui produit un effet irrésolu, hésitant.
Le début du Scherzo, avec ses accords déhanchés |
L’Adagio cantabile qui suit ne fait que dix-neuf mesures et donne la
part belle au violoncelle, instrument élégiaque par excellence. Son caractère
pastoral forme un contraste saisissant avec le Scherzo et le Finale, enchaîné.
Comme dans les autres mouvements, la mélodie domine l’Allegro conclusif.
Ses deux thèmes principaux ne s’opposent pas vraiment (leurs structures sont
peu antagonistes) et dans ce finale, tout n’est que rires et rayons de soleil,
chose assez rare chez Beethoven. Une longue coda clôture ce chef-d’œuvre en la
majeur.
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