vendredi 27 octobre 2017

Franz Schmidt, le dernier romantique


Franz Schmidt (1874-1939) est l’un des plus grands symphonistes allemands de son époque, avec Gustav Mahler. D’ailleurs, les deux hommes furent collègues au Philharmonique de Vienne : en tant que violoncelliste pour le premier et comme chef pour le second. Mais même si Franz Schmidt respectait le talent de Mahler en tant que chef d’orchestre, les deux hommes ne s’appréciaient guère.

Portrait de Franz Schmidt

En fait, leurs esthétiques étaient irréconciliables : là où Mahler voulait construire de véritables symphonies-mondes, Schmidt restait attaché au modèle classique. C’est pourquoi ses quatre symphonies suivent le schéma traditionnel en quatre voire trois mouvements. Par ailleurs, l’art de Franz Schmidt est fortement ancré dans le style romantique. Par exemple, sa Première Symphonie évoque Beethoven alors que sa Troisième est un véritable hommage à Schubert, dont il partageait le don mélodique.

Toutefois, les deux chefs-d’œuvre de Franz Schmidt demeurent ses Symphonies N°2 et N°4 : plus originales, elles intègrent des éléments modernes tout en restant fermement tonales. Cette attitude « conservatrice », associée à la concurrence de Mahler et à quelques erreurs idéologiques (*) poussèrent Franz Schmidt dans l’oubli. Il n’en reste pas moins que ses symphonies méritent d’être jouées et écoutées : leur orchestration fine et rutilante, la beauté pure et sincère de leurs mélodies ainsi que leur rigueur formelle en font l’un des plus sublimes crépuscules du romantisme allemand.

(*) Vieux et malade, Franz Schmidt voulut écrire une cantate pour saluer le rattachement de l’Autriche au IIIème Reich. Toutefois, la mort l’empêcha d’achever ce projet.

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