jeudi 16 février 2017

Mossolov ou la musique des machines


Vous vous en doutez, Mossolov est russe. Ou plutôt soviétique. Il a énormément composé sous Staline mais son œuvre fut proscrite par l’Union des compositeurs soviétiques, car considérée comme « formaliste » (accusation typique du régime stalinien, qui signifie qu’une œuvre d’art n’est pas conforme à l’idéologie prolétarienne). Cela explique certainement l’oubli dans lequel il est tombé.
Portrait d'Alexandre Mossolov
Mossolov en 1927, juste avant la Terreur stalinienne

Toutefois son nom survit grâce à Fonderie d’acier, une pièce symphonique tirée de son ballet constructiviste L’Acier. C’est une musique violente et métallique, animée par un rythme mécanique et percussif qui représente à merveille le fracas des machines et l’enfer des haut-fourneaux. Son motorisme place Mossolov aux côtés de Prokofiev, Honegger ou Paul Hindemith, chantres universels de la modernité.
CD Capriccio consacré à Mossolov

Au même titre que ces compositeurs, Mossolov mérite d’être joué et enregistré. Je tiens d’ailleurs à signaler un excellent disque paru chez Capriccio en 2015 et regroupant Fonderie d’acier, le Premier concerto pour piano et orchestre (là encore une œuvre moderne et percutante, proche du Prokofiev le plus motorique) ou encore la Première sonate pour piano. Peut-être un premier pas vers la redécouverte de Mossolov ?

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