vendredi 27 janvier 2017

Gustav Holst, l'astrologue


Pour cette première chronique, je vous propose de partir à la découverte de l’un des plus grands compositeurs anglais de l’Histoire : Gustav Holst (1874-1934).

Holst c’est d’abord l’homme d’un chef-d’œuvre : The Planets (Les Planètes, pour ceux qui n’auraient pas compris), une grande suite orchestrale décrivant les astres de notre système solaire. Guidé par sa passion pour l’astrologie, le compositeur nous y invite à un fabuleux voyage à travers l’espace. On commence par Mars, celui qui apporte la guerre : rythmes implacables, accords violents et dissonants des cuivres semblent décrire le carnage mécanisé de la Première Guerre Mondiale ; puis on passe à Vénus, la planète de la paix. De longues mélodies serpentent alors à travers les pupitres, et tout n’est que « luxe, calme et volupté » orchestrale. Après arrive Mercure, le messager céleste. Quel tour de force de la part de Holst ! Ce scherzo semble littéralement voler à travers le cosmos, tout comme le dieu ailé des Romains ! Puis c’est Jupiter, le porteur de joie : lors des premières répétitions des Planètes, le petit personnel du Barbican Hall (une grande salle de concert londonienne) dansa d’allégresse à l’écoute de cette musique cosmique, qui contient en son milieu l’un des airs les plus connus d’Angleterre (nos amis Britons l’appellent the Jupiter’s Hymn). Après Jupiter, changement d’ambiance : c’est Saturne, celui qui apporte la vieillesse. Mouvement oppressant puis résigné qui sonne comme une acceptation de la mort. Et c’est au tour d’Uranus, le magicien : il s’agit d’un scherzo déhanché et diabolique qui contraste avec la pièce finale, censée évoquer Neptune et les mystères de l’espace... Les Planètes frappent par leur orchestration rutilante et leur sens de l’évocation, si bien que leur succès ne s’est jamais démenti. La preuve ? Holst inspira de nombreux compositeurs de musiques de films. Ecoutez Mars puis la BO de Star Wars. C’est flagrant.

Portrait de Gustav Holst
 
Mais Les Planètes jouent aussi le rôle de l’arbre qui cache la forêt... Car Holst n’a pas composé que ça ! Il a également écrit une très belle suite pour cordes intitulée St Paul’s Suite (qui me fait curieusement penser à la musique celtique), ainsi que des symphonies, des ballets, des concertos et des chœurs qui savent être tantôt modernes et surprenants, tantôt tristes et mystérieux...

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