Le répertoire classique américain est relativement peu connu en Europe
(on ne joue toujours que Barber et Gershwin). C’est dommage car il comporte
quelques chefs-d’œuvre. J’apprécie notamment la musique d’Aaron Copland
(1900-1990), qui sent bon l’Amérique profonde et le Far West. Du moins j’aime
les œuvres de la première période de Copland (il fut tardivement perverti par
le sérialisme alla Schönberg), qui puisent leur inspiration dans le folklore
américain, fait d’aventures dans les plaines de l’Ouest. A ce titre, les trois
grands ballets de Copland (Billy the Kid,
Appalachian Spring, Rodeo) sont très représentatifs :
ils incluent des mélodies populaires américaines et illustrent parfaitement
leurs arguments « western ». L’introduction de Billy the Kid,
intitulée Open prairie, est sur ce
plan remarquable : on croirait voir les grandes plaines du Midwest
s’étaler devant nos yeux !
Aaron Copland travaillant l'une de ses partitions |
Mais le style de Copland est protéiforme. Sa Symphonie pour orgue et orchestre est en effet fort différente des trois ballets précédents. Copland la conçut à la fin de ses études musicales à Paris (il étudiait auprès de Nadia Boulanger, une célèbre pédagogue) et y fait preuve d’une impressionnante maturité. Brillant, son orchestre s’allie parfaitement aux sonorités rauques de l’orgue, que Copland rend volontairement « jazzy ». Toujours ce folklore américain…
Cependant, l’œuvre la plus connue de Copland est toute autre : il s’agit de la Fanfare for a common man. Écrite pendant la Seconde Guerre Mondiale afin de soutenir l’effort de guerre allié, elle célèbre l’homme du peuple et inspire encore de nos jours les compositeurs de musiques de films. Écoutez-la. Vous y entendrez des réminiscences de plusieurs fanfares cinématographiques…
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